Draquila, l'Italie qui tremble
Film documentaire, Italie, par Sabina Guzzanti
mercredi 20 octobre 20h
Cinéma Diagonal Montpellier
“Draquila - l’Italia che trema”
2010, 1h30
Séance spéciale cannes 2010
2010, 1h30
Séance spéciale cannes 2010
Après « Viva Zapatero», Sabina Guzzanti va beaucoup plus loin, dénonçant la gestion par le gouvernement Berlusconi du tremblement de terre de L’Aquila, dans les Abruzzes, qui avait causé la mort de 308 personnes le 6 mai 2008. Et montrant comment le système mis sur pied par le premier ministre a pu selon elle le faire passer pour l’homme providentiel alors qu’il mettait gravement en danger la démocratie italienne et multipliait les causes de scandale. Son écriture rigoureuse, la force des témoignages et la soigneuse déconstruction des stratégies du chef du gouvernement rendent la démonstration ahurissante. Tout commence par une déambulation nocturne du maire de la ville dans les rues interdites de la cité des Abruzzes. Bref répit avant la charge. Le séisme utilisé comme une occasion de reconquête d’image par un dirigeant accablé de scandales, l’efficacité de la propagande gouvernementale ne sont que de légers propos introductifs au regard de ce qui suit. Déplacement du sommet du G8 dans la région, pour un surcoût exorbitant. Éviction des autorités locales dans la prise de décision. Ouverture de villages de tentes gérés, selon les termes d’un habitant, avec un « paternalisme oppressif ». Programme de construction de 4 500 nouveaux logements sans réelle volonté de restauration de la ville ancienne, riche de trésors historiques. « Il Cavaliere » a ses inconditionnels parmi les sinistrés, qui estiment tout lui devoir. Les télévisions relaient, sa cote de popularité remonte. Et, peu à peu, le voile tombe. Le rôle trouble joué par la sécurité civile, confiée à un proche de Berlusconi et capable, par dérogation, de contrevenir aux lois, est mis en évidence. Des écoutes téléphoniques révèlent que le tremblement de terre n’a pas attristé tout le monde, des inculpations pour corruption tombent et la colère des habitants ne cesse de monter. Sabina Guzzanti voit dans ce scandale des raisons graves de s’inquiéter pour la démocratie italienne, mise au service de beaucoup d’intérêts. Sauf ceux des citoyens.