Dans le sillage de Racines italiennes (Laboratoire Babel, Toulon, 2006) et Enfants d’Italiens, quelle(s) langues parlez-vous ? (éditions
GEHESS, Toulon, 2009, en collaboration avec Jean-Charles Vegliante,
CIRCE Paris 3) commence une troisième aventure commune aux enfants d’Italiens.
Les récits et témoignages qu’on voudra
bien me confier pour ce prochain recueil relateront les rapports que les
Italiens et leurs enfants ont entretenus avec toutes les
formes d’altérité face auxquelles leur situation
d’émigration/immigration les a placés : populations autochtones, autres
Italiens (d’autres régions et/ou arrivés avant eux), autres immigrés,
Italiens d’Italie avec lesquels ils ont pu maintenir des contacts… Ces
récits et témoignages peuvent émaner d’enfants d’Italiens, mais
aussi de ceux qui les ont accueillis et côtoyés dans les villes,
quartiers et villages où ils se sont installés.
La liste est longue des appellatifs qui
ont servi à désigner les Italiens immigrés et leur utilisation a laissé
des souvenirs variés (« Au fond, c’était pas méchant », « j’en pleure
encore aujourd’hui »…). Aussi variés sont les échanges avec les groupes
de populations déjà évoqués ; ces différences de perception peuvent être
dues, par exemple, à l’environnement dans lequel chacun a évolué :
forte ou faible proportion d’Italiens dans un quartier, une ville ou une
région donnés, présence d’autres populations immigrées… (« Il y avait
des jalousies, les Italiens étaient travailleurs », « Il n’y avait pas
de racisme : il n’y avait que des Italiens ! »). Les modalités d’échange
se situent encore à une autre échelle lorsque l’altérité est manifeste
au niveau du couple (mariages mixtes) et au sein de la même famille.
Loin des affirmations simplistes sur la légendaire « capacité des
Italiens à s’intégrer » qu’on veut souvent opposer à la légendaire
incapacité d’autres immigrés à s’intégrer, chacun peut contribuer, en se
faisant le témoin et le passeur de sa mémoire familiale, à
reconstituer, dans toutes ses nuances, la palette de l’installation des
Italiens dans leurs terres d’accueil.
Echéance: 20 avril 2014. texte à envoyer par courrier électronique :
isabelle.felici@univ-montp3.fr ou par courrier postal : Isabelle Felici Université Paul Valéry Montpellier 3 Route de Mende 34199 Montpellier CEDEX 5
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